Deux ou trois bagues au doigt

2013

Photo : Elise Picon

Conception et chorégraphie : Annabelle Pulcini
Danse élaborée avec : Gaspard Guilbert, Elise Ladoué, Annabelle Pulcini, Alexandre Théry
Assistanat : Audrey Gaisan Doncel, Elise Olhandéguy, Martha Rodezno et Carole Perdereau.
Lumières : Yannick Fouassier
Musiques : Jean Sébastien Bach et Julia Holter
Texte : Citation et extraits de "Eloge de l’amour" de Alain Badiou et Nicolas Truong.
Production : La Ménagerie de Verre/L’association Béton Chantiers. Avec le soutien de Micadanses Paris, Les ateliers de Paris Carolyn Carlson et Arcadi dans la cadre des plateaux solidaires.

Créée les 29 et 30 novembre 2013 dans le cadre du festival Les Inaccoutumées à la Ménagerie de Verre à Paris. Reprise en septembre 2014 pour le Festival Plastique Danse Flore àVersailles.

Deux ou trois bagues au doigt parle d’amour et d’éternité. Avec une volonté d’authenticité, la pièce va et vient entre sérieux, distance, naïveté et ironie salvatrice. Le public est invité à partager l’intimité d’un quatuor, petite communauté avec de drôles de pratiques qui parfois se divise en couples, en individualités, pour finir sur une partie carrée...

Je pars de mon expérience signifiante de la fasciathérapie, pratique somatique qui prend le corps dans sa globalité pour accompagner des troubles physiques ou psychiques. La base de cette pratique est l’éveil et la perception au mouvement interne comme mode de relation à soi et à l’autre. C’est un outil étonnant pour la danse et la performance qui stimule l’intériorité et la subjectivité, la présence et « l’intimité » des danseurs : ensemble de sensations, points de vue et (re)connaissances. J’aspire à faire cohabiter ou se rejoindre ces sensations, propres à chacun, avec des images d’un univers cinématographique fort. Nous expérimentons ainsi certains aspects de cette pratique en résonnance avec l’oeuvre d’Alejandro Jodorowsky. Réalisateur, auteur et acteur d'une poignée de films surréalistes et provocateurs il pratique la Psychomagie, le Tarot de Marseille et la Psychogénéalogie. Son cinéma est reconnu pour être cru et mystique. Il évoque très librement l’amour, la trahison, la manipulation, les croyances, la dépendance, la filiation, l’infirmité, la monstruosité physique … A priori ces images et ses films sont extrêmement éloignés de nos canons culturels mais bousculent et interrogent de par leur profond humanisme.

Intuitivement, je passe par le contraste permanent entre fascination et rejet de ses deux mondes qui m’intriguent à la fois par leur rattachement au réel et leur ésotérisme. Repérer par la pratique et la perception ce qui fait écho entre ses espaces intérieurs et extérieurs, corporels et culturels pour reconnaître les contradictions dont nous sommes fait.

Extraits du spectacle du 30/11/13 à la Ménagerie de Verre, Paris

Potager du Roi, Versailles, Festival Plastique Danse Flore